Le cheval, pendant sa « socialisation primaire », va naturellement suivre et imiter ses congénères. Ainsi, il apprendra à se déplacer selon des allures dites « naturelles ». Pendant sa « socialisation secondaire » et au cours de son apprentissage, l’animal peut les modifier. On va alors parler d’allures artificielles ou défectueuses.
Allures artificielles : style et élégance
Les allures artificielles sont le résultat de travail de dressage, acquises à partir des allures naturelles de nos chevaux. Elles ne sont pas instinctives pour l’équidé et ont un style et une élégance supplémentaire face à leurs manières habituelles de se déplacer. Elles ne sont donc pas innées et sont le résultats d’un apprentissage supplémentaire.
Il en existe 3 sortes : les airs près de terre (aussi appelés « airs bas »), les airs relevés et les airs de fantaisie.
Les airs près de terre
- Passage : trot diagonalisé, écourté et raccourci, rassemblé et cadencé,
- Piaffer : trot complexe, sur place, très diagonalisé, relevé, rond, suspendu et majestueux dans lequel le cheval se projette d’un diagonal sur l’autre,
- Galop de manège : galop raccourcit du devant avec des hanches actives,
- Changements de pieds au galop,
- Exercices de deux pistes : déplacements latéraux,
- Passages : changement de main du cheval à chaque extrémité du terrain en repassant sur la même piste
- Pirouettes,
- Galop terre à terre : galop à deux temps où l’équidé pose ses deux antérieurs puis ses deux postérieurs en alterné.
Les airs relevés
On décrit ces airs comme “relevés” car le cheval se détache du sol. Ils sont aussi connus sous le terme de “sauts d’école”.
- Pesade ou levadeː Assis sur ses postérieurs statiques, le cheval lève son avant main tout en gardant ses antérieurs repliés,
- Courbette : levade d’une cadence plus soutenue dans laquelle les hanches accompagnent l’avant-main lorsqu’elle touche le sol,
- Croupade : figure en l’air avec les membres repliés sous le cheval et à l’horizontal,
- Ballotade : figure en l’air avec présentation des fers postérieurs,
- Cabriole : ballotade dans laquelle le cheval détache une ruade en employant toutes ses forces.
Les airs de fantaisie
Les airs de fantaisie sont généralement techniques et un vrai challenge pour les équidés. Ceux pouvant les réaliser exécutent de réelles prouesses acrobatiques.
- Pas espagnol : pas cadencé et majestueux exécutable à quatre temps égaux ou à deux temps,
- Galop sur trois jambes : galop sur trois membres seulement, avec un antérieur maintenu en l’air,
- Galop arrière : galop rassemblé au point de parvenir à reculer, le cheval reculant notamment des postérieurs à chaque foulée.
Allures défectueuses : résultat d’une souffrance ou d’une fatigue
Les allures défectueuses sont généralement liées à une malformation, un défaut de conformation, une douleur, de la fatigue, un mauvais dressage voire une médiocre utilisation du cheval.
- Amble : allure naturelle pour certaines races de chevaux, notamment les American Saddlebred, elle peut aussi être acquise par le dressage. Si cette allure est adoptée par un cheval alors qu’il ne devrait pas, elle témoigne d’un dysfonctionnement, toutefois “réparable”.
- Trot décousu ou Traquenard : dissociation des bipèdes diagonaux avec anticipation sur les postérieurs ou antérieurs. Cette allure est extrêmement fatigante pour le cheval. Elle peut être engendrée par une trop grande vitesse ou un mauvais dressage.
- Aubin : galop avec les antérieurs et trot avec les postérieurs. A cette allure, le cheval ne galope pas franchement, il peut soit manquer de puissance dans les hanches, soit on dit du cheval qu’il est “ruiné”.
- Galop désuni : le cheval pose un bipède latéral au lieu du diagonal au deuxième temps.
Les irrégularités d’allures
Un cheval qui rase le tapis ne lève pas suffisamment ses antérieurs et s’expose donc à un risque de chute. A l’inverse, un cheval qui trousse lève exagérément les antérieurs et fléchit intensément le canon des avants-bras. Il se fatigue alors trop vite.
Aussi, un cheval qui billarde porte ses membres antérieurs en dehors lors de la flexion et les rassemble à l’intérieur en extension. On dit qu’il est cagneux en marche.
Lorsque votre équidé forge ou déjuge, ses fers postérieurs viennent heurter ses antérieurs. En effet, il n’engage pas et fait de nombreux petits pas. Cela est désagréable pour le cavalier et plus fatiguant pour le cheval.
A l’inverse, s’il se croise ou se méjuge, il couvre plus de terrain à chaque foulée.
Enfin, une éparvine est une flexion brusque et saccadée du jarret.
Ces mauvaises allures peuvent être corrigées grâce au dressage. Parfois une de ces séances peut d’ailleurs être éprouvante pour le cheval.